Bob Marley comme de nombreux
artistes jamaïcains, a souvent utilisé sa musique pour
exprimer sa conscience politique et militer en faveur des plus défavorisés.
En ayant grandit à Trenchtown («
la ville des tranchées »), un des ghettos les plus
pauvres de Kingston, il a été, dès le départ,
confronté à la misère, à l’injustice
et à la détresse des populations que l’on délaisse.
Son titre « Concrete Jungle », paru
sur l’album « Catch a Fire », témoigne
ainsi de la réalité des ghettos jamaïcains dans
les années 70.
La « Concrete jungle », c’est
à dire, « la jungle de béton », fait référence
à la politique urbaine menée à cette époque
par les pouvoirs publics dans les bidonvilles. Il s’agissait
de remplacer les cases de bois et de taules par des logements en
dur, de béton.
Au delà de l’amélioration
du confort des logements, il s’agissait surtout de réorganiser
le tissu urbain afin d’avoir un meilleur contrôle sur
la population. D’ailleurs, la composition sociale et économique
de ces quartiers n’a absolument pas été remise
en cause, on y trouvait toujours une surconcentration de familles
pauvres.
Finalement, il n’y aura que le paysage
urbain à évoluer, ce qui n’est pas sans rappeler
l’évolution de nos propres quartiers de logements sociaux...
Enfin, notons que musicalement, « Concrete
Jungle » est un subtil mélange de sonorités
reggae, rock, blues et funk, que l’on doit au producteur Chris
Blackwell, fondateur du célèbre label anglais «
Island Record ».
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