petite histoire urbaine de la Capitale politique et de la plus grande ville des pays-bas


13ème siècle

Amsterdam est un simple port de pêche, qui s’est implanté le long de la rivière de l’Amstel, autour d’une digue  (« Dam » en néerlandais) érigée pour se protéger de la mer.


16ème siècle

Le port se situe au cœur de la ville. L 'eau reste la principale voie de communication. Des canaux ont été creusés pour assécher les sols et bâtir la ville, créant ainsi un réseau favorisant les échanges et l’évacuation des eaux usées.

La construction des maisons et celle des canaux sont étroitement liées. En effet, les logements s'appuient sur l'eau tout en offrant un confort identique aux logements de la terre sèche, dans un cadre plus prisé.

La guerre éclate contre l’Espagne devant aboutir à l'indépendance des Pays Bas. Au moment où les guerres de religion ravagent l’Europe, Amsterdam n'accorde pas d'importance à la religion de ses habitants, tant que ceux-ci payent leurs impôts et participent à la vie économique. Cette tolérance religieuse attire de riches familles juives portugaises et espagnoles, ainsi que des Huguenots (protestants) français qui cherchent un refuge où ils ne seront pas condamnés pour leurs croyances.


17ème siècle

Amsterdam se développe suite à la chute d’Anvers, ville belge commerciale et rivale qui passe sous la domination espagnole.
Commence alors l’âge d'or d'Amsterdam, elle voit fleurir le commerce maritime avec l’Indonésie, le Brésil et l’Afrique. Elle devient une place financière internationale et le port le plus important du monde.

La ville ajoute progressivement des ceintures de canaux, en forme semi-circulaire. Ces canaux servent à faciliter les déplacements, notamment des marchandises, mais également à la défense de la ville. Les canaux permettent ainsi d'agrandir notablement le port : les marchandises débarquent des gros navires et sont transportés directement dans les maisons, où elles sont stockées.

Les maisons sont conçues en conséquence. Elles sont construites très en longueur, notamment parce qu'il existait des taxes sur le nombre des fenêtres sur la façade, et également en hauteur afin de bénéficier d’un maximum de lumière. Au sommet de la maison, un crochet permet de faire passer une corde, pour monter les marchandises dans les greniers.


19ème siècle

La ville d'Amsterdam continue son développement malgré les différentes guerres avec l’Angleterre.
La révolution industrielle de la fin du XIXe siècle donne un nouveau souffle à la ville. L’économie florissante permet aussi aux architectes de se lancer dans de grands chantiers.

Le port est agrandi et déplacé vers le nord : l'Ij, le bras de mer où arrive l'Amstel, n'est plus assez profond.
En 1825, le canal de la Hollande septentrionale et en 1876, celui de la mer du Nord, sont ouverts et entraînent un nouvel essor économique.

Aux modèles anciens de planification urbaine se substituent des projets plus modernes. On détruit des fortifications pour gagner des terrains. En 1986, Berlage conçoit un plan d’urbanisation qui prévoit l’annexion d’une partie de la commune de Nieuweramstel pour une nouvelle urbanisation au sud. Ce plan se compose en deux parties. La 1ère, en 1915, s’inspire des villes nord-américaines. Les constructions sont très monumentales (4/5 étages) et homogènes, avec de larges avenues, des places et des espaces verts. Amsterdam tend alors vers la cité-jardin. La seconde est plus classique et fait référence à l’Europe.


20ème siècle

En 1952, afin de faciliter les communications européennes et mondiales, un nouveau canal est percé jusqu'au Rhin.

Les années 80 marquent pour la ville d'Amsterdam le début d'un nouveau processus de planification urbaine fortement significatif à l'échelle de la ville et de sa région. Cette amorce est liée à une décision rendue durant la même année par le Comité Olympique International, à savoir que les prochains jeux olympiques ne se tiendraient pas à Amsterdam.

Les espaces, qui devaient accueillir les structures de la manifestation sportive, pris dans ce changement d'orientation et par le renversement de leur fonction initiale, feront l'objet de nouvelles politiques urbaines. Les architectes et urbanistes ne vont pas uniquement repenser ces lieux mais engageront une réflexion plus vaste sur l'ensemble de la ville.

Dans l'histoire des exercices urbains propres à la ville d'Amsterdam qui consistent à transmuer les plans d'eau en espaces de terre et vice-versa, une série de nouveaux projets vont voir le jour et avoir un impact conséquent sur la structure de la ville.

Parmi ceux-ci figurent les restructurations des systèmes routiers, les plans d'expansions urbains, le développements des « fronts de mer » avec la réhabilitation des zones portuaires (cf.l'île de "KNSM", l'île de "Java" et "Borneo-Sporenburg"), ainsi que la rénovation des anciens quartiers d'après-guerre comme celui de "Bijlmermeer".

Sur le plan des déplacements urbains, Amsterdam est l'une des capitales mondiales des transports alternatifs à l'automobile. En effet, la ville a pris en considération tous les modes de transports, afin de trouver un équilibre entre le trafic automobile, celui des transports en commun, mais également celui des déplacements cyclistes. Ainsi, une politique limitative de déplacements automobiles et de stationnement en centre-ville y est appliquée de manière particulièrement volontariste.

Voilà pourquoi notamment, en centre ville, un déplacement sur quatre s'effectue en vélo. Ce succès est lié à l’extraordinaire intégration du vélo dans la vie de la société amstellodamoise, autant qu’à l’importance des aménagements urbains qui y ont été consacrés. Il n’est guère d’entreprise ou d’organisme public qui n’offre à ses salariés ou visiteurs non seulement des parcs de stationnement, mais également des douches et vestiaires, voire une assistance réparation ou dépannage...!

Annietha Gastard



Sources :
"Petite géographie des Pays-Bas" : MEIJER.H, Utrech, IDG, 1989
"Développement Urbain Durable : Quatre métropole européennes", Dirigé par Roberto Camagni et Maria Cristina Gibelli, DATAR, Ed.de l'Aube, 1997